mes Sadèmes

Des récits qui ne manqueront pas de réveiller vos sens et votre imagination...
cLEg7

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Message par cLEg7 »

bon, autant que vous le sachiez, j'ai gravement la flemme de tout recopier ici ce que j'ai déjà écrit, pis chuis pas sûre que le serveur survivrait, j'écris des tonnes, des tartines, j'en rajoute et bref...

Le mieux c'est d'aller voir là : [Vous devez vous connecter ou vous inscrire pour voir ce lien]

Je vous poste juste mon récit fétiche, celui que je chéris plus que tous les autres... Parce que j'ai appris cette sensation et que j'adore, et parce que j'ai aussi écrit ce récit pour un ami, qui le mérite bien.



Les cordes

"Je t'ai apporté du riz Oji San, Vieil Homme... Il est cuit de ce matin, j'ai moi-même fait les boulettes."

Elle est toute petite, menue, il a tourné la tête vers elle quand elle est rentrée dans la petite maison. Il la fixe, ses yeux morts et laiteux la fixent, alors qu'elle déballe les quatre boulettes de riz entourées d'algues de la feuille de bananier qui les maintient fraîches et humides. Bien entendu elle est à genoux, comme lui. Les japonais passent la moitié de leur vie à genoux... Elle pousse les boulettes vers lui, juste à bonne distance.

"Tu seras gentille On'nanoko de me refaire du thé? Sinon j'aurais du mal à manger ces boulettes avec mes pauvres vieilles dents."

"Bien sûr Oji San."

Elle s'affaire en silence, bien plus de silence que d'habitude. Cela va faire quelques années qu'elle passe tous les jours apporter à manger au vieil homme, et faire son ménage. D'habitude elle lui raconte les dernières nouvelles du village, à lui qui sort peu, et puis aussi les saisons, les vents et les étoiles qu'elle observe la nuit. Mais jamais elle ne se tait... Sauf lorsque que quelque chose la blesse profondément.

"Qu'y a-t-il On'nanoko? Tu es muette. C'est inhabituel de ta part."

"Rien Oji San, rien du tout. Mais je ne pourrais bientôt plus venir préparer tes repas, ni ranger ta maison."

"Et pourquoi cela On'nanoko?"

"Mon père m'a donnée à un pêcheur du continent comme épouse. Il vient me chercher dans une décade."

"Et ça ne semble pas t'enchanter plus que cela Musume..."

"J'étais bien moi à travailler avec Okaa San et à venir te voir, Oji San..."

"Ne me dis pas qu'un vieux crouton comme moi va te manquer Musume Chan... "

"Je ne veux pas aller sur le continent... je suis bien moi ici..."

"Tu n'as pas vraiment ton mot à dire, Musume."

Elle ne dit plus rien, et finit de mélanger le thé amer pour le vieil homme, avant de le lui tendre, une main sous le bol, l'autre autour pour éviter de renverser.
Il mange, puis boit, silencieux, comme d'habitude. Lui parle peu, c'est elle qui parle, et lui il écoute. Elle range quelques bricoles qui trainent pendant qu'il finit de se restaurer, la gorge serrée, et le coeur au bord des lèvres, les larmes aux yeux. Elle se force à respirer doucement pour ne pas laisser l'émotion la prendre, il entend son souffle saccadé, oppressé, et il soupire.

"Tu as donc si peur que ça?"

Elle ne dit rien mais la larme cède et roule sur sa joue, elle renifle...

"C'est de partir, d'être loin, qui te fait peur? "

Silence...

"Bon... ouvre donc le coffre là, Musume. Et apporte moi ce qu'il y a dedans, tu veux? Ca fait longtemps que j'aurais dû te montrer ça... Je cherchais le bon moment, il est sans doute arrivé."

Elle se penche vers le coffre, un peu surprise. Elle avait interdiction d'y toucher jusqu'à présent. elle pose ses mains dessus, pour soulever le couvercle, puis s'arrête, sur le point de demander une confirmation... Il ne lui en laisse pas le temps :

"Si je te dis de le faire, fais-le. Allez! "

Elle ouvre le couvercle de bois cerclé de métal et fronce les sourcils. Des cordes... une demie douzaine de cordes de chanvre soigneusement enroulées, des cordes fines et régulières, par les vilaines cordes utilisées par les pêcheurs. Elle prend les rouleaux, légers, souples, et les porte au vieil homme, les posant devant lui, avant de débarrasser les reliefs de son frugal repas.

"Sais-tu ce que sont ces cordes?"

"Non, Oji San..."

"Ce ne sont pas des cordes pour travailler. Ce sont des cordes pour penser... Pour aider à se rappeler ce qui compte dans la vie."

"Pour penser? Mais comment?"

"As-tu confiance en moi Musume Chan?"

"Oui Oji San! Je te connais depuis si longtemps, depuis toujours, tu es comme mon grand-père!"

"Alors peut-être que tu pourras comprendre... Assieds toi là, tout près, mais tourne moi le dos et écoute moi."

Elle est intriguée, mais n'a pas peur. Elle se tourne, bougeant avec légèreté et une longue habitude sur ses genoux pour se placer dos au vieil homme.

"C'est une femme qui m'a appris, mais c'est rare que les femmes pratiquent cet art ancien. J'étais jeune... Je revenais de la capitale et j'avais été attaqué par des brigands sur la route d'Edo, je n'arrivais plus à dormir, ni à manger tant j'avais la peur au ventre à ce souvenir. Alors elle s'est occupée de moi, m'a nourri, logé, et m'a appris l'art de ces cordes, l'art de bien les attacher... Nous n'avons que peu de temps mais si tu le désires, je vais t'enseigner les bases, tu pourras toujours expérimenter plus tard, pour en apprendre plus sur ces cordes et sur toi."

Elle s'agite un peu, l'envie de se retourner pour mieux regarder les cordes, mais elle n'en fait rien.

"Mais sur quoi attache-t-on ces cordes Oji San?"

"Sur toi petite... Sur ton corps ou celui de ton partenaire. "

"Mais? Pourquoi? Ca ne fait pas mal?"

"Mal? Non, pas vraiment, ça tire un peu parfois... Et pourquoi? Je crois que le mieux est de te montrer."

Il a plié une corde en deux et la glisse autour du cou de la jeune femme, la passe entre ses seins, son buste maigre et âgé pressé contre le dos juvénile. Il la fait se soulever un peu pour passer les cordes entre ses jambes, retroussant le tissu de sa tunique de coton jusqu'à dévoiler ses genoux et ses cuisses nues et bronzées. Elle ne s'offusque pas, habituée à pêcher les perles et les coquillages presque nue. On est pas si pudique dans les villages de pêcheurs. La corde frotte sur sa peau, le son en est hypnotique, frôlement subtil... Mais elle ne ressent ni gêne ni douleur. Il repasse les deux pans de corde dans son dos, les sépare, puis les glisse sur ses épaules. Lentement, penché par dessus le corps de la femme-enfant, il commence à tisser un réseau comme un filet autour de son buste, l'enserrant dans les rets de sa corde.

"Sens-tu comment elle t'enserre? Comment elle t'enseigne les limites de ce que tu es? "

"Oui. "

"Dis-moi ce que tu ressens."

"C'est...étrange, et d'une certaine façon rassurant. Je suis bien au chaud."

"Oui, c'est ce que tu dois ressentir."

Le filet est en place, il noue le dernier noeud dans le dos de la fille, puis prend ses deux mains dans les siennes et les pose sur son corps, pour qu'elle touche la rugosité qui l'enserre.

"Apprends comment je les ai placées, tu sauras le faire seule bientôt. Et ça te rassurera lorsque tu seras seule ou apeurée."

"Ooooh... "

"Souhaites-tu en sentir plus?"

"Oui, Sensei... Oui, s'il te plait."

D'instinct elle lui a donné le titre de maître et d'enseignant. Il place les bras fins dans le dos de la jeune femme, pose ses paumes l'une contre l'autre, puis entreprend de nouer une nouvelle corde en rouleaux serrés autour de ses membres supérieurs.

"Ca tu ne pourras pas le faire seule, mais tu en garderas le souvenir, comme je l'ai gardé... Et il te tiendra chaud et te protègera tout au long de ta vie."

Elle soupire, et s'offre à la sensation unique de l'entrave, chaque parcelle de son corps frôlée, ceinte, définie, enfin finie. Une fois ses bras attachés, il l'aide doucement à s'allonger sur le sol, sur le coté. Il replie les jambes sur le ventre et les entoure elles aussi de cordes, les cuisses d'abord, les mollets ensuite, réunis, et elle a fermé les yeux dans la position quasi foetale, sa respiration est calme, lente, apaisée.
Elle est immobile, seul existe son corps, son esprit vagabonde, explore les parcelles d'elle qu'elle ignore ou a oubliées. Cette légère douleur au pied depuis qu'elle s'est coupée, enfant, sur une coquille. Son genoux droit, plus sensible que le gauche, son dos, douloureux en haut, entre les épaules, c'est nouveau, ça, sans doute la tension due à sa peur... Les doigts du vieil homme frôles les rares espaces libres entre les cordes, comme pour compter ses membres, compter si tout y est. Et chaque frôlement lui rappelle qu'elle est en vie et combien elle aime ça, au fond. Elle soupire soudain, et son ventre se serre, une vague chaude l'envahit, elle ouvre les yeux, fébrile, surprise, le rouge aux joues, honteuse... Il éclate de rire en sentant son souffle se bloquer.

"Allons, allons, je sais bien sûr ce que tu ressens petite! J'ai eu une longue vie et connu bien des femmes, il n'y a là rien de choquant! Si tu veux que je te détache je le ferai dans la seconde mais je crois que tu gagnerais à explorer plus avant ce que tu viens de découvrir."

"Je..."

Il a posé un doigt sur ses lèvres et fait

Chuuuut... Ecoute ton corps te parler, Musume... Il en a des choses à te dire.

Elle referme les yeux, et le doigt reste sur sa bouche qui frémit, la frôlant, la détourant, la définissant dans son visage de perle. Avec une lenteur calculée il caresse le visage ovale et les cheveux de jais soyeux, attachés dans la nuque par un lien de cuir. Elle s'offre à la caresse sans retenue, et son souffle se calme à nouveau, enfin en paix avec son corps et le désir de vie qu'il renferme.
Ils resteront ainsi pendant près d'une heure, avant qu'il ne la détache, et qu'elle ne reparte, détendue... Dans les jours suivants, elle reviendra, et il l'attachera à nouveau, lui montrant de nombreuses manières de nouer la corde seule, ou d'être attachée par un autre. Chaque fois elle retrouvera dans la contrainte la paix et la sécurité, puis ce vague et sensuel désir qui fera mouiller son entrejambe, et frissonner sa peau sous les mains ridées. La dernière fois qu'ils se verront, il ne la détachera pas aussi vite, tandis qu'elle sera allongée sur le dos, les bras entravés à une barre de bambou, les jambes ouvertes et attachées repliées sur elles-mêmes. Avant qu'il ne la relâche, il la caressera longuement, et la portera au delà de la simple joie d'être enfin entière, il l'amènera doucement mais implacablement vers la jouissance, vers le long cri libérateur et le spasme de l'orgasme, incontrôlé, incontrôlable, et ravageur, comme la pluie de mousson qui nettoie les plages et les laisse vierges de tout.

Ce soir là elle repartira avec le coffre, et les cordes... Vers l'inconnu, et la certitude que plus jamais elle n'aura peur d'être.
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Biquette
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Re: mes Sadèmes

Message par Biquette »

J'adore :o

:tombe:
Le pire dans tout ça, c'est qu'on n'a pas droit à une deuxième chance alors qu'on aurait su quoi en faire.
XjEd9b3

Re: mes Sadèmes

Message par XjEd9b3 »

C'est très bien écrit...:)
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Re: mes Sadèmes

Message par Biquette »

Ah ouais, Kires, c'est une écrivaine de la mort !!
Le pire dans tout ça, c'est qu'on n'a pas droit à une deuxième chance alors qu'on aurait su quoi en faire.
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

han, merci les gens! Mais je doute que qui que ce soit ait encore le courage de se farcir les centaines de pages de mon blog quoi... meurf... :soupir1:
XjEd9b3

Re: mes Sadèmes

Message par XjEd9b3 »

je suis allée faire un tour hier soir..
j'y retournerais... même si ce n'est pas ma sexualité... c'est très très bien écrit, très agréable à lire...
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

Domina.

Le marché, place de l'empereur Caspien, à l'heure où le soleil commence à décliner, après la sieste. Elle marche entre les étals, vêtue de sa stola couleur prune, un simple voile sur ses cheveux tressés et enroulés en un chignon épais. Elle n'est pas seule, bien sûr, avec elle, deux gardes et une femme, qui porte un panier immense déjà bien plein de victuailles, ainsi qu'une oie dodue, pendue à une cordelette.

Soudain, un sifflement, suivi d'un coup, qui la fait sursauter. Là, devant, au centre de la place, un homme est attaché de face, à un poteau, son dos zébré de traces sanglantes, et un autre le fouette, avec un nerf de boeuf. Elle est allée assez souvent au cirque pour reconnaitre dans le tortionnaire l'entraineur d'une des plus grandes équipes de gladiateurs de la cité, Tellius. Un regard un peu plus appuyé à l'homme attaché, et elle reconnait Leonides, le Fils du Lion, un esclave égyptien, la coqueluche de ces dames, le héros des foules, le gladiateur le plus en vue de tout le cirque de Rome.

Tellius, visiblement en rage, harangue la foule :

"Fils de lion, mon cul! Fils d'une chienne galeuse oui! On les élève, on les nourrit, on les bichonne, on les traite mieux que ses enfants et ça vous trahit à la première occasion! Tiens, prends ça, espèce de lavette! Fils de porc!"

Le bras se lève à nouveau et frappe encore, mais le gladiateur enchainé ne bronche qu'à peine, il faut dire que Tellius l'a déjà bien assez entamé pour qu'il commence à perdre connaissance. Il dodeline de la tête, la relève, un bref instant, et croise du regard la Domina. Il la fixe, elle ne sait pas trop s'il la voit vraiment, mais il la fixe...

Au coup suivant il ferme les yeux et sa tête bascule à nouveau. Elle renifle... Tripote la ceinture de sa stola... Lance un ordre bref et fonce vers Tellius, toutes voiles dehors.

"Qu'a-t-il donc fait pour que tu lui arraches la peau du dos en fines lanières, Tellius?"

"Ca te regarde, femme?"

Un des gardes tousse, et s'avance :

"On parle autrement à Emilia Domitia du clan des Gaius"

"Gaia? Vous êtes la Gaia? Celle qui nous a envoyé les paniers de fruits l'an dernier?"

"Oui, c'est moi. J'apprécie le spectacle d'un bon combat de temps à autres et quand j'aime je le fais savoir.Alors, tu réponds ou pas, Tellius? Explique moi la raison de ce...spectacle bien moins réjouissant."

"Ce fils de p...euh...De chienne... a refusé de tuer son adversaire hier! Quatre ans qu'il combat pour moi et d'un coup, voilà qu'il se met à avoir des remords comme une fillette? J'ai investi des sommes colossales pour le faire former à toutes les armes possibles, à le faire soigner, à lui donner tout ce qu'il désirait, et ce...ce... se permet de me faire faux bond? Il n'est plus bon à rien! Autant le crever moi-même, plutôt que de le laisser crever dans l'arène! Au moins ça me défoule!"

"Hum... Quatre ans, tu charries Tellius : je connais tes tarifs pour faire combattre tes hommes, tu as dû largement y gagner, en quatre ans."

"Mais Domina! Vous n'imaginez même pas ce que ça mange un gaillard comme ça, et puis il y a les soigneurs, les armes neuves à chaque combat, les entraineurs, les larbins pour lui servir de partenaire à l'entrainement, et les filles...les filles! Il a un appétit d'âne en rut, quand il s'agit des filles de Subure! Il m'a coûté une véritable fortune rien qu'en putains!"

Le garde tousse, et Tellius rougit, soudain conscient de s'être laissé emporter dans son élan, du moins question vocabulaire.

"Pardon Domina, mais ça me met hors de moi. Tout cet argent et ce temps gâchés, parce que môssieur se découvre une conscience..."

Elle mâchonne son voile, et observe l'homme affalé sur le poteau, il a sans doute perdu connaissance pour de bon...

"Vends le moi. Il sait combattre, j'ai toujours besoin de gardes pour mes biens."
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

Ils sont trois à tirer la tronche là : d'abord les deux gardes qui ne voient pas d'un bon oeil la concurrence, et Tellius, qui se récrie :

"Domina! C'est pas un homme comme il faut pour servir de garde à une dame comme vous! C'est un sauvage, une bête, un animal, un..."

"Eh bien nous l'attacherons dans le jardin avec une chaine et il fera peur aux curieux... au pire, on mettra un panneau pour avertir les passants : Cave Hominem! ca sera drôle. Et je suis sûre que s'il sait où est son intérêt, il ne fera pas l'imbécile... Il fera un garde parfaitement convenable. Et puis, c'est pas comme si ces deux là avaient fait l'école du savoir vivre hein?"

Elle hausse les épaules en regardant les deux hommes qui l'encadrent et cachent leur colère soigneusement.

"Mais Domina..."

"Tsst! Tellius, dis moi un prix qu'on en finisse! Je veux pouvoir crâner devant mes amies en leur présentant Leonides, le vrai, le seul et l'unique. Et il sera à moi!"

Tellius ricane. Oui, ça c'est une bonne raison pour une matrone romaine d'acquérir un gladiateur : en fiche plein la vue à ses copines. Il se frotte discrètement les mains et annonce un prix qui fait hoqueter la servante. La dame, elle ne cille même pas. Par contre son visage se tord en un sourire narquois :

"Tellius? Je ne paierais pas ce prix même s'il chiait des crottes en or incrustées d'émeraudes! Sois un peu raisonnable et cesse de te faire passer pour plus bête que tu n'es, ya des gens qui nous regardent là..."

"Domina! Il faut bien que je rentre dans mes frais! Je peux baisser le prix, mettons... 80 pour cent du total, mais pas moins! Sinon autant l'achever tout de suite, hein? Ca reviendrait au même."

"Au même? tu rigoles? Achève-le et tu ne gagneras pas un sesterce, vends-le moi et au moins, tu ne repartiras pas les mains vides. La moitié, pas un sou de plus."

"La moitié, Domina! tu veux ma ruine! Je gagnerais plus à vendre ses restes comme bouffe pour les clodos! Les deux tiers!"

"La moitié j'ai dit. Mais je te promets d'envoyer un panier de fruits frais de mes vergers à la prochaine lune, pour tes hommes et toi."

"Bon... mais... Deux paniers alors! Et l'affaire est conclue."

"Deux, d'accord! Ca marche."

Tellius crache dans sa paume et la tend à la femme, longue habitude de commerçant, et avant qu'il ne réalise que le geste est déplacé, elle lui a déjà serré la main fermement, avant de faire signe aux gardes :

"Payez-le, et détacher moi ça de son poteau, là, il va sans doute falloir le trainer jusqu'à la maison."
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Re: mes Sadèmes

Message par Biquette »

:tombe: :love: :tombe:
Le pire dans tout ça, c'est qu'on n'a pas droit à une deuxième chance alors qu'on aurait su quoi en faire.
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

Effectivement, il faut le traîner, et les deux gardes geignants et soufflant en portant l'immense carcasse, sous les regards curieux des badauds, témoignent combien l'homme est massif... Pas une once de gras, que du muscle, sous une peau couturée de cicatrices. En arrivant à la maison de Gaius, son auguste et bien heureusement souvent absent époux, la femme ordonne sèchement :

"Confiez le à Taïs, qu'elle le requinque. Il devra être sur pieds dans trois jours pour le banquet des Jeux de Céres... Quoi de plus adapté qu'un gladiateur pour fêter les Jeux du Cirque?"

"Bien maîtresse."

Les deux hommes ronchonnent et reprennent leur labeur, comme deux boeufs de trait, un bras chacun... La servante a filé dans les cuisines avec son panier, et déjà, Taïs arrive, échevelée, haletante :

"Emilia!!! Dis moi que ce que cette gourde raconte est faux! Tu n'as pas rapporté ce...pourceau puant dans ta maison, ma fille, n'est-ce-pas?"

"Ah si, je l'ai fait et même que tu vas me le guérir et me le remettre sur pieds! J'ai un merveilleux trophée à présenter à ces vautours de Julii, elles en resteront bouche bée! Je savoure d'avance leur air déconfit, elles qui espéraient sans doute crâner parce que leur père a pris des parts dans une équipe obscure de gladiateurs destinés à perdre... Moi j'en ai un, rien qu'à moi, un vrai! Et pas n'importe lequel, le premier à avoir passé une année sans défaites depuis des lustres! On n'a pas vu ça depuis le règne de César et Titus Pullo! Et ça date de ma grand-mère!"

La matrone tape des mains et s'affale dans un siège, alors que son ancienne nourrice et gouvernante se décompose...

"Emilia... un jour, ta folie te perdra, ma fille, qu'Isis te protège... Et ton mari que va-t-il dire de tout ça?

"Tu rigoles? il adore Leonides, il sera ravi de lui faire raconter ses histories d'arène des heures durant, crois-moi, je le connais ce sombre crétin, il n'y a pas mieux pour lui faire plaisir. Allons Taïs! Va donc voir mon nouveau jouet et fais moi le plaisir de me le requinquer au plus vite! Il a pris cher, il a la peau du dos en confiture... Tu crois que ça pourra guérir en si peu de temps? Sans doute pas... C'est dommage de le montrer le torse bandé comme un bébé emmailloté, ça gâche un peu, mais... l'histoire est bonne malgré tout, ça compense!"
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

La première à venir aux nouvelles, c'est bien entendu Marcella. On raconte que même l'empereur aurait un service de renseignements moins efficace et que parfois elle lui rapporterait des nouvelles croustillantes de ce qu'il se passe dans son propre palais. Bref, Marcella est sa meilleure amie, à elle, depuis l'enfance. Elles étaient voisines, et avaient toutes les deux étudié sous la houlette du même précepteur grec. Marcella vit à présent à quelques pas, sur les bords du Tibre, près de la via Flaminia, elle est mariée à un général qui lui aussi préfère de loin l'Afrique aux charmes de Rome.

"Marcella! Pourquoi est-ce que je ne suis pas étonnée de te voir? Tes sbires ont mis combien de temps pour te rapporter la nouvelle, hum? Moins d'une marque de clepsydre à ce que je vois."

"Alors c'est vrai? C'est bien Leonides que tu as acheté? Je n'y ai pas cru tout d'abord, puis je me suis dit que tu n'achèterais sans doute rien de moins prestigieux que celui-là, tant qu'à faire. tu l'as vraiment payé trois mille sesterces?"

"Trois mille? mais non, bien moins que ça! Décidément les rumeurs vont déjà bon train... C'est fâcheux, je voulais faire la surprise aux Julii à la Fête des Jeux du Cirque. Si toute la ville est au courant, c'est rapé."

"Mais tu rigoles! J'en ai parlé à personne, je suis une tombe. Ou tout du moins je ne révèle mes informations que si j'y gagne quelque chose! Crois-moi bien que même si je suis au courant, personne d'autre ne l'est. Il n'y a qu'une vague rumeur qui court, sans plus, qu'une femme de la haute aurait acheté un esclave en fuite pour le sauver de la mort. Je vais d'ailleurs faire en sorte qu'on soupçonne cette dinde de Percella, et tu seras tranquille jusqu'aux calendes grecques!"

"Ca me rassure. Je me fais une joie de voir ces gourdes de Julii se décomposer en voyant mon Lion du Désert en chair et en os!"

"Tu as fait l'achat du siècle, on raconte que ce type a une..."

Marcella fait un geste sans équivoque, après s'être assurée que personne ne laissait trainer d'oreilles indiscrètes. Enfin, personne d'important, les esclaves ça ne compte pas.

"Immense je te dis, et surtout, il paraitrait que même une fois qu'il a..."

Encore un geste, plus...explosif celui-là, pas loin d'évoquer l'éruption du Vésuve à Pompéi, l'année passée...

"Eh ben figure toi qu'elle reste droite! Celle de mon mari dégonfle comme une vessie de porc crevée, et la sienne, elle resterait droite comme une colonne de marbre, prête à servir encore!"

"Marcella! Arrête un peu! Ca n'est pas pour ça que j'ai acheté ce gladiateur, tu es incorrigible."

"Quand il te tronchera comme une catin de Subure tu chanteras une autre chanson ma vieille... Ca pourra pas te faire de mal après ta limace de mari, tiens. A ce propos, il va comment ton gouverneur de Cathage? Toujours aussi malade en mer? Tant mieux, comme ça il te fiche une Pax Romana!"

"Je n'ai pas l'intention de me faire...troncher comme tu dis, par qui que ce soit, encore moins par un esclave, mon mari va bien, il m'a envoyé ses cinq lignes mensuelles pour se plaindre de la chaleur et m'assurer qu'il attend avec impatience l'été de l'an prochain pour rentrer."

"Et le petit Octave? Comment va mon filleul chéri?"

"Octavius Gaius a rejoint l'académie Vinctus, il perfectionne ses compétences équestres et martiales, comme tout bon patricien. Mais il va revenir pour les fêtes, il doit être présent aux Floralies, pour rencontrer sa future compagne, Altina Percella Minor."

"Quoi? Tu vas lui faire épouser la fille de Percella? Ah, mais quelle horreur! Si seulement j'avais eu une fille et pas trois garçons, il serait devenu mon gendre et n'aurais pas eu besoin de se marier avec la fille de la pire volaille de tout Rome."

"Altina ne ressemble pas à sa mère, elle est gentille, et loin d'être bête. A croire que ça saute une génération à chaque fois, l'esprit, dans cette famille... Je devrais plus me poser de questions pour leur progéniture à venir..."

C'est Taïs qui les interrompt : elle porte un plateau de délicieuses dattes fourrées, qu'elle pose sur un guéridon de jonc tressé, de facture égyptienne, et annonce :

"Le...l'esclave est réveillé, Maitresse, et il s'en tirera, je pense, ses blessures sont impressionnantes mais loin d'être graves, c'est juste qu'on ne lui avait rien donné à manger depuis plusieurs jours. Il parait que les gladiateurs sont plus féroces le ventre vide. Celui-là semble surtout bien plus mal en point."

"Eh bien, ne reste pas là et nourris le! Qu'il reçoive tous les soins nécessaires pour être sur pied et alerte dans trois jours. Tu vois Marcella, ma vengeance envers les Julii est en marche! Elles vont être vertes de jalousie."

"Emilia, rappelle moi de ne jamais t'avoir pour ennemie. Autant je suis toujours au courant de tout, autant tu es bien plus vile que moi quand il s'agit d'intriguer."
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

Trois jours plus tard, les festivités des Jeux du Cirque dédiés à Céres, Déesse de l'agriculture et de la Nature, battent leur plein. Les édiles de la plèbe ont battu le rappel des habitants des quartiers populaires et leur ont octroyé comme ont dit si bien : du pain et des jeux. Enfin, surtout du vin, et des jeux,d 'ailleurs, pour être précis. Ces dames bien entendu ont fait une brève apparition au Cirque Maximus, sous bonne escorte, et juste pour une heure ou deux, il aurait été malséant d'en faire plus. Emilia ne se fait aucun souci pour sa "surprise", les sbires de Marcella ont effectué leur tâche de désinformation à merveille : tout le monde ne parle que de l'esclave en fuite que Percella a pris sous son aile, par amour dit-on, ou encore parce qu'il la fait chanter. Elle a eu beau nier, rien n'y fait, la rumeur est la plus forte. Elle est tellement décomposée la pauvre qu'elle ne s'est même pas montrée pour les Jeux, sans doute qu'elle se sent coupable, pas vrai? Les Julii fidèles à leurs habitudes, sont les premières à médire.

Emilia s'évente avec une branche de palme, évitant soigneusement les bouchées aux anchois proposées par les vendeurs à la sauvette, elle tient à l'équilibre de son estomac... Les combats semblent plus ennuyeux cette année... Sans doute parce qu'elle a hâte de faire éclater sa petite bombinette privée, ce soir. Elle tourne et retourne son projet dans sa tête comme on roule un bonbon dur sous sa langue pour en savourer le goût. Ah oui, les germains ont raison : la meilleure forme de plaisir est celle qui consiste à profiter du malheur des autres.

Enfin, il est temps de rentrer et de mettre la dernière main aux préparatifs de la fête : il faut veiller à ce que le buffet soit bien garni, que les lits du Sigma soient bien recouverts de coussins moelleux, puis se changer... Elle sait déjà comment elle va se faire coiffer, une tresse enroulée autour de sa tête, les cheveux frisés en dessous, et le tout orné de feuilles de fraisiers et de petits fruits en verre rouge. Mais que va-t-elle porter avec cela? Du blanc, c'est évident, on ne porte que du blanc pour la fête de Cérès. Mais la robe blanche bordée d'or? Ou celle rebrodée de perles nacrées? A voir...

En rentrant, elle a la surprise de voir le gladiateur assis sur le parapet du Compluvium, en train de prendre le soleil. Il se lève quand elle arrive et elle ne peut s'empêcher de lâcher un :

"Foutre de Jupiter, qu'il est grand!"

En fait, il la dépasse de près de deux têtes. Jamais elle n'avait réalisé sa taille, ne l'ayant toujours vu que de loin, et puis couché ou recroquevillé... Il est immense et lui cache le soleil de ses épaules aussi larges que la Porte d'Ostie. Taïs l'a drapé dans un pagne immaculé, ses pieds sont pris dans des cothurnes de cuir épais sans doute faites sur mesure, personne ne chaussant aussi grand dans la maison. Et, détail qui aurait pu paraître incongru ou laid, mais qui en fin de compte ne fait que renforcer l'effet dangereux de l'homme, il a le torse ceint d'un bandage blanc serré, dont juste une bande entoure son épaule pour le maintenir en place. Emilia sourit : la mise en scène est parfaite : la peau de l'homme est huilée, et brille au soleil, et alors qu'elle le contourne pour l'observer à loisir, elle constate que Taïs a omis de recouvrir une partie des blessures de son dos, le montrant zébré, brut... Elle sourit de toutes ses dents.

"Tu seras le joyaux de la soirée, gladiateur. Va, cache-toi et attends que Taïs vienne te chercher."

Il semble hésiter, va répliquer... Mais en fin de compte, il obéit. Après tout, il est habitué à être montré comme un animal de foire, c'était son lot quotidien au Cirque. Rien ne change. Sauf son propriétaire.

"Bien Domina."
BjEd9a10

Re: mes Sadèmes

Message par BjEd9a10 »

j'attends la suite.. :clea:
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

Le soir arrive et les convives aussi, uniquement des femmes de la haute société romaine, escortées de leur petit personnel. On les fait entrer au son des sistres et à la lueur de grandes torches fleurant bon les huiles parfumées. Avant toute chose, après les salutations hypocrites d'usage, la troupe se dirige vers le petit autel familial où, au milieu des lares, se dresse une éphémère statue de Cérès l'Abondante. Emilia, en sa vertu de maitresse de maison, lui fait l'offrande de fruits et de farine, ainsi que de quelques gouttes de vin et d'huile d'olive, avant de laisser chaque convive se recueillir devant l'image sacrée de la Déesse. Enfin, elle fait passer une coupe de vin au miel, dans laquelle chacune des invitées trempe les lèvres, pour sceller la paix entre elles, symboliquement tout du moins.

Il est temps de se rendre à la salle à manger, où les divans sont disposés en arc de cercle. Emilia, très au fait des usages, guide les deux soeurs Julii aux extrémités, réservées aux hôtes de marque. Elles sont du sang de Caesar, il parait que c'est important... Dommage qu'elles n'aient pas hérité de sa cervelle au passage. Enfin, les autres convives ayant pris place, elle s'installe au milieu de l'arc de cercle et tape des mains, pour annoncer le début du repas. La Gustatio d'abord, se compose de moules fraiches et de coques, assaisonnées d'une sauce qui vous arrache le palais. Après un bref intermède musical, la Prima Mensa, qui met à l'honneur les viandes printanières : lapin, agneau de lait rôtis, ainsi que divers oisillons cuisinés au miel, et au safran, le tout accompagné de salades vertes, piquantes, de légumes en gelée, et d'un potage au basilic frais. Emilia mange pue, tendue... C'est lors de la Seconda Mensa qu'elle espère faire son coup d'éclat, alors que les langues se seront déliées et que les palais excités par les saveurs sucrées et poivrées des fruits et des pâtisseries réclameront force boisson. Une fois un peu imbibées, les convives ne pourront plus tenter de masquer leurs réactions devant son achat... elle jubile par avance. Et justement, alors que Taïs et les esclaves de cuisine apportent les premiers gâteaux ainsi qu'une montagne de petites fraises sauvages mûries au soleil du sud, voilà que la plus âgée des Julii se vante déjà que leur équipe n'a pas démérité. D'ailleurs, un des gladiateurs s'est même qualifié pour une finale, qu'il n'a perdue que de très peu, le public lui laissant la vie sauve pour sa peine. Looser...

Elle grignote un petit gâteau, et hèle Taïs de la main, avant de lui chuchoter à l'oreille d'aller chercher le "cadeau" de ces dames. Taïs ne peut réprimer un sourire mesquin... Elle sait combien Emilia a eu à souffrir des méfaits des deux soeurs et sa façon de se venger, aussi peu orthodoxe qu'elle soit, lui plait.

"Mesdames, je suis ravie de pouvoir vous présenter ce soir un spectacle hors du commun. Non, pas de danseurs insipides ou de musiciens ennuyeux! Non! Ce soir c'est la Fête des Jeux! Ce soir, nous allons avoir un gladiateur!"

Les femmes la regardent, l'air un peu surpris, puis intéressé, les Julii toutes les deux font déjà une moue hautaine, à la fois flattées et amusées d'être ainsi imitées... Mais elles déchantent dans la seconde :

"Je vous donnes, mes chères amies, le Lion du Désert, le Fils de la Lionne Sauvage! Le seul et unique vainqueur de toute l'année passée, qui prend une retraite bien méritée après tous ses exploits, et qui a bravé la mort plutôt que de tuer un seul adversaire de plus que ce que les Dieux lui auraient commandé! Mesdames : Leonides!"

Il entre, soigneusement éclairé par les torches, afin que sa peau brille de mille feux et qu'on voie ses muscles jouer à chacun de ses mouvements. La mise en scène est parfaite. Et les Julii verdâtres. Il s'approche de la plus âgée, et s'incline avec déférence, son poing frappant son épaule. Il a bien appris son rôle, ma parole. Pas si bête, le sauvage, en fin de compte. Elle renifle, tentant de se remettre de sa déconvenue, tandis qu'il recule avant d'aller saluer sa soeur. Soudain, il se fige, dans l'intervalle entre deux battements de coeur, et fixe Julia Minora. Elle blémit, puis rougit furieusement, avant de simuler une quinte de toux bien à propos pour cacher son visage écarlate dans ses voiles. Le gladiateur se détourne, et s'incline devant sa maîtresse, laquelle a le cerveau en ébullition... Et Marcella qui lui chuchotte :

"On dirait bien que les rumeurs étaient fondées... Minora semble apprécier les jeux du cirque d'une autre façon que nous..."

Emilia se contente de hocher la tête, et se promet de tirer cela au clair, au plus vite...
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

Elle devra attendre le départ de toutes les invitées, heureusement accéléré par l'envie pressante de rentrer des deux filles de la Gens Julii. Elle se précipite dans les quartiers des esclave en beuglant de façon absolument pas matronale : "Leonides! Viens ici!"

Il sort de la petite pièce où dorment les malades, baissant la tête pour ne pas se cogner au chambranle, et la regarde, sans dire mot.

"Tu connais Julia Minora!"

"Euh.. Non, Domina, je ne connais pas de Julia Minora, non."

"Ne mens pas, j'ai vu comment tu l'as regardée, et comment elle t'a regardé surtout."

"Ah cette dame là? Oui, celle là je la connais, un peu, mais j'ignorais son nom."

Emilia inspire à fond, et lâche le morceau, fébrile :

"Tu as couché avec elle."

"Non Domina."

"Oh toi ne me mens pas! Sinon je te ferais regretter de ne pas être mort sous les coups de Tellius! Tu as couché avec elle, elle n'aurait pas rougi comme ça sinon."

"Domina, il arrive parfois que des dames de la haute viennent s'encanailler avec des gladiateurs, j'dis pas... Mais je ne saurais pas te dire si celle là en fait partie, ma mémoire des visages n'est pas bien bonne, puis bon, c'est pas vraiment la tête des filles que je regarde quand je..."

Il termine sur une toux un peu étranglée, étouffant un terme juteux pour décrire la chose. Emilia tape du pied :

"Ne fais pas le malin, espèce de grand sauvage. Tu l'as très bien reconnue, assez pour t'arrêter sur elle, et les Dieux savent que ce n'est pas le genre de fille sur lequel on se retourne en pâmoison, grande et sèche comme elle est. Je veux savoir le moindre détail, Leonides, ou je te le promets, tu finiras les tripes à l'air pendu par les pieds!"

Leonides scrute le visage déformé par la rage de la femme qui le menace. Elle mesure à peine un mètre quarante et pourtant quelque chose dans sa voix et dans ses yeux la rend étrangement dangereuse, comme un animal enragé, une haine virulente...

"Elle t'a fait quoi l'autre asperge pour que tu lui voues tant de rage?"

Emilia grimace, hésitant à l'envoyer paître... Mais au fond, il sera peut-être enclin à l'aider après ça...

"Elles ont fait courir des bruits, sur moi et sur un de mes amis. Elles ont prétendu que mon fils serait le sien et non celui de mon mari. Mon mari furieux a fait tuer mon ami pour cela, même si d'apparence il semble avoir fait une chute de cheval. Je sais qu'il l'a fait tuer de jalousie. Et pourtant, jamais il ne m'a touchée, et mon fils ressemble bien trop à son père à présent qu'il a grandi pour qu'on puisse avoir le moindre doute. Je les hais, ces vipères, et je n'aurai pas de répit tant qu'elles n'auront pas mordu la poussière du pavé de Rome! C'est pour ça que j'ai besoin de savoir si tu as couché avec Minora, et les détails avec. Tu m'apportes une vengeance sur un plateau d'argent..."

Leonides passe sa main sur son front :

"On m'avait fait promettre de ne rien dire... Tellius a touché beaucoup d'or pour que je ne parle pas, et il s'est bien occupé de moi, j'ai eu tout ce que je voulais."

"Sauf que Tellius n'est plus ton maître. C'est moi qui te possède à présent et tu me dois obéissance."

"Ca c'est pas faux Domina..."

Emilia soupire, et se frotte la nuque qu'elle a bien raide tant elle est tendue depuis la fin du dîner.

"Laissons ça pour le moment, nous en reparleront demain et tu me diras tout ce que j'ai besoin de savoir. Tu as la nuit pour y réfléchir, si tu refuses de parler je te ferai tuer, c'est aussi simple que ça."

"Je n'ai pas envie de mourir Domina"

"Je sais bien, c'est bien la raison pour laquelle je t'ai acheté : tu n'avais pas envie de mourir, ça se voyait dans tes yeux. Penses-y, Leonides..."

Elle se détourne et se dirige vers l'atrium, pour se rendre dans ses quartiers privés. L'esclave reste là, à la regarder partir, les bras ballants...
Supprimé

Re: mes Sadèmes

Message par Supprimé »

wouahh ça c'est du récit

aller op je m'installe :cinglé:
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

huhu, va falloir que je relance celui ci aussi tiens...

ça m'en fait quand même un paquet à finir de récits :
2984 (plus un roman fleuve qu'un récit, vue la longueur actuelle du truc....)
...et l'emporter en paradis, la suite de vendre son âme au diable...
Domina
une aventure dont vous êtes le héros

j'écris soit trop, soit pas assez, en fait :d
Supprimé

Re: mes Sadèmes

Message par Supprimé »

Kireseth a écrit :huhu, va falloir que je relance celui ci aussi tiens...

ça m'en fait quand même un paquet à finir de récits :
2984 (plus un roman fleuve qu'un récit, vue la longueur actuelle du truc....)
...et l'emporter en paradis, la suite de vendre son âme au diable...
Domina
une aventure dont vous êtes le héros

j'écris soit trop, soit pas assez, en fait :d

trop disperser peut-être ?? :bik: j'attendrais mais attention je réclame tout le temps :lol:
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

Ptête...

Mais en fait c'est surtout que je ne contrôle pas mon inspiration : elle va où elle veut quand elle veut. Si elle va à Rome, j'écris dans domina, si elle se barre dans le futur ce sera 2984... et parfois, elle me laisse en rade, et là, ben, j'écris simplement pas quoi. :bicho:

C'est pas comme si j'avais pas essayé d'écrire dans les périodes sans... j'écris de la merde que j'arrive même pas à publier tellement je trouve ça nase.
DeLsEp9

Re: mes Sadèmes

Message par DeLsEp9 »

Vas y sort la lampe de poche :ptdr: :ptdr: :ptdr:
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

Fais gaffe! C'est un gros fantasme chez moi ça, d'aller fouiller dans un cul de mec avec une lampe de poche!!! :bik: (private joke, pour comprendre faut aller voir le forum rose :siffle2: )
DeLsEp9

Re: mes Sadèmes

Message par DeLsEp9 »

Kireseth a écrit :Fais gaffe! C'est un gros fantasme chez moi ça, d'aller fouiller dans un cul de mec avec une lampe de poche!!! :bik: (private joke, pour comprendre faut aller voir le forum rose :siffle2: )

Vue ta vision du fantasme, je ne crains pas grand chose.


Kireseth a écrit : -/-
Pour moi la notion de fantasme implique une certaine récurrence, le fait d'y penser souvent, de le tourner et de le retourner dans sa tête...
-/-
je pense à des trucs, et des fois je me demande ce que ça ferait "en vrai" mais ça me travaille pas plus que ça...
-/-
Pour moi, les fantasmes je les écris, donc, et je ne les vis pas spécialement.
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

C'est pas faux. Tout ce que tu risques c'est de te retrouver "écrit" dans une nouvelle sur internet :mdr:
DeLsEp9

Re: mes Sadèmes

Message par DeLsEp9 »

Kireseth a écrit :C'est pas faux. Tout ce que tu risques c'est de te retrouver "écrit" dans une nouvelle sur internet :mdr:

Ce serait gâcher ton énergie. :ptdr:
S comme

Re: mes Sadèmes

Message par S comme »

Bonsoir Kires .. :jap: :jap:
cLEg7

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Message par cLEg7 »

Jak67 a écrit :
Ce serait gâcher ton énergie. :ptdr:

Même pas peur! :bik:
DeLsEp9

Re: mes Sadèmes

Message par DeLsEp9 »

Kireseth a écrit :
Même pas peur! :bik:

Alors chiche :oust:
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

Elle rentre à sa chambre, dépitée... Ce sauvage ose lui tenir tête? Elle échafaude déjà mille supplices pour lui faire regretter de si mal lui rendre les faveurs qu'elle lui a faites. Quoi? Elle l'a sauvé non? L'a soigné, nourri, logé! Grâce à elle il mène une vie de château, sans aucun risque... Tout ce qu'elle lui demande c'est une toute petite information de rien du tout! Sale chacal égyptien... Ingrat!!

Elle en est là de ses imprécations quand Taïs vient l'aider à se préparer pour la nuit. La gouvernante secoue la tête, mais ne dit rien. Cependant, sa maîtresse sent bien que sa vieille compagne a quelque chose sur le coeur.

"Quoi?"

"Pardon Domina?"

"Arrête ton char, Taïs! Tu ne dis rien, et quand tu ne papotes pas comme une cohorte de pies c'est justement que tu as un truc important à dire!"

"Mais, Domina!!! Une cohorte de... "

"Et encore, j'aurais pu dire une légion. J'ai modéré mes propos... Ne fais pas l'offensée, et dis-moi ce que tu as à dire."

"J'ai entendu ce que Domina a demandé au jeune gladiateur... Et je...je pense, mais je me trompe peut-être, que Domina... n'a pas tout à fait l'approche la plus efficace du problème..."

"Hein?"

"Tu t'y prends mal, Maîtresse."

"Ah bon? Tu vas me dire comment commander mes esclaves à présent?"

"Noooooooon, c'est pas ça... Maîtresse sait commander, c'est évident. Mais... Cet esclave là, ça n'est pas encore le tien, pas tout à fait. Il..ne te connait pas encore, il reste assujetti aux règles apprises au Cirque, où sa vie dépendait de son silence concernant les affaires...douteuses."

"Pas faux... Mais il va apprendre à me connaître, crois-moi."

"C'est une tête de bourrique égyptienne, Domina. Si tu te confrontes à lui directement, il te tiendra tête comme à un adversaire à l'arène. Et il préfèrera mourir que perdre son honneur. Il serait peut-être plus...judicieux... de te montrer moins intransigeante et plus subtile."

"Subtile? Que veux-tu dire par là?"

"Ne combats pas le Lion, mais dompte-le."

Emilia se renfrogne, mâchonnant une mèche de ses longs cheveux que Taïs peigne soigneusement, un geste répété des millions de fois depuis son enfance la plus tendre... La Domina réfléchit.
Supprimé

Re: mes Sadèmes

Message par Supprimé »

Ben là elle à raison !!
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

Le lendemain, elle le fait convoquer avant même le chant du coq. Impatiemment, elle fait les cent pas dans l'atrium, tortillant entre ses doigts une feuille de palmier.

Il s'incline quand il la voit, et reste un peu en retrait, la mine opaque, indéchiffrable. Une attitude qui bien souvent lui a servi à dérouter ses adversaires.

Elle décide de marquer de la distance, et s'asseoit, dans un fauteuil d'osier large et confortable. Elle tapote l'accoudoir de ses ongles trempés dans du henné, une délicieuse pratique venue d'Egypte, et renifle.

"Tu es un serviteur loyal... Même si ta loyauté, là, tout de suite, m'ennuie au plus haut point, je dois reconnaître que tu es un esclave honnête et loyal."

"Si Maîtresse le dit, Maîtresse a sans doute raison."

Il semble un peu déstabilisé, tout de même, il s'attendait sans doute plus à des récriminations et une sentence de mort.

"Tu ne mourras pas. On ne tue pas un esclave loyal et honnête. Je mettrai la main sur l'information que tu refuses de donner, par loyauté envers tes anciens maîtres et envers un serment prêté, d'une autre façon. Après tout, c'est à cela que servent mes denarii. Pensons plutôt à utiliser tes talents de façon utile. Mes balourds de gardes du corps auraient bien besoin d'une remise à niveau en matière d'arts martiaux. Ils ne pratiquent pas assez, et finissent par s'empâter, surtout que Taïs les nourrit comme des boeufs à engraisser. Tu vas te charger de les entraîner. C'est dans tes cordes, non?"

"Euh...Oui, bien sûr Domina, c'est sûr, ça je sais faire."

"Alors, au travail. Vous irez dans la cour, derrière les communs, les autres te montreront où trouver les armes d'entraînement."

La domina se relève et congédie son esclave d'un geste de la main, avant de gagner la petite pièce attenante à sa chambre qui lui sert à la fois de boudoir et de salon. Taïs lui servira un petit-déjeuner frugal, avant qu'elle ne se mette aux comptes de la maison, et ne reçoive les esclaves les plus âgés, pour leur donner les ordres à transmettre au reste de la maisonnée. Elle doit également recevoir un maquignon, pour acheter des chevaux pour son attelage, ainsi que son contremaître, qui s'occupe des fermes de son domaine en Illyrie, l'armateur de la flotte de navires dans laquelle elle compte investir... Elle se frotte l'arête du nez, déjà fatiguée d'avance...
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

Lorsqu'elle arrive à prendre un peu de repos, c'est après le Prandium, qu'elle a voulu frugal, à cause de la fatigue et de la chaleur. Du pain, du fromage de brebis et des figues séchées au vin, du miel, le tout arrosé d'un fin filet d'huile d'olive et accompagné de salade verte. Elle mange dans l'Atrium, à l'ombre, et au frais près du bassin décoratif. Des cliquetis étouffés lui parviennent, du fond de la maison, la cour des communs... Elle termine de manger et se dirige vers l'origine du vacarme, qui devient intense quand elle passe le porche des quartiers des serviteurs.

Leonides se bat avec Mellus, son garde le plus âgé. Mellus est équipé d'un bouclier rond, comme les barbares, et d'une épée en bois, Leonides d'une simple glaive court, et son bras droit est caché dans son dos, son poing serré. Il se bat de la main gauche, et d'elle seule, et pourtant c'est son bras le plus faible... Elle s'arrête pour observer l'issue du combat. Mellus semble avoir du mal à soulever son épée, alors que Leonides danse autour de lui, visiblement très en forme. Une passe du poignet et il touche Mellus à la cuisse, une autre attaque et c'est au flanc et dans la foulée, il assène un coup sec sur le poignet du garde, qui doit lâcher son arme de douleur.

"Tu es lent Mellus. Trop de bon vin, trop de bonne chère, pas assez d'exercice, sauf avec les filles!"
Leonides ne rit pas, il ne se moque pas, il constate, froidement. Mellus est bien obligé d'acquiescer, assis par terre dans la poussière, suant et haletant.

"Tu as raison, Gladiateur... Je me fais vieux, certes, mais c'est pas une excuse... T'es à peine plus jeune que moi, d'une année ou deux, au plus... Je me laisse aller, la Maîtresse est trop bonne avec nous, que veux-tu!"

La Maîtresse en question se sent soudain le droit d'intervenir, et son ton est assez sec...

"On dirait Mellus... Je pense que la Maîtresse sera un tantinet plus exigeante dorénavant, afin que tu restes en forme pour assurer sa sécurité."

"Maîtresse! Pardon, je ne voulais pas te manquer de respect!"

"Il n'y a pas d'offense Mellus. Tu as reconnu tes torts, et je reconnais les miens. Leonides, c'est une bonne chose que tu sois dans cette Domus, à présent, tu pourras rectifier le tir."

"Oui Maîtresse."

Allia, la plus jeune des servantes de cuisine, petite chose gironde, au teint frais des germaines, et aux cheveux de lin clair, s'approche des deux hommes avec une jarre d'eau, à laquelle elle remplit un gobelet d'étain. Elle tend l'eau fraîche à Leonides, avec une oeillade appuyée. Il s'en saisit, boit à longues goulées, et observe la fille avec un sourire intéressé, alors qu'elle tend le gobelet à Mellus, puis s'en va vers la cuisine, roulant son postérieur confortable sous sa tunique courte. Son regard n'échappe pas à Emilia, qui serre les dents, se demandant pourquoi cette réaction pourtant si masculine la contrarie tant. Elle fait volte-face et rentre dans ses appartements, agacée et renfrognée.

Elle réclame à Taïs un bain, et un massage... Taïs comprend que sa Maîtresse est contrariée, et comme à son habitude, tente de la dérider en lui racontant les ragots des cuisines, les derniers potins des écuries, ou les petites bêtises des uns et des autres.

"Le palefrenier s'est encore pris une veste : cette fois c'est la cuisinière, Archemisia, qui l'a envoyé paître. Bientôt, pour tremper son biscuit il n'aura plus que les juments! Mais il lui faudra un tabouret pour être à la bonne hauteur. Bonnifacia, la couturière, s'est foulé la cheville ce midi, rien de grave, mais qu'est-ce qu'on a ri! Figure-toi Maîtresse, qu'Allia, cette gourde, a renversé une jarre d'huile en plein milieu du couloir, et quavant même qu'elle ait eu le temps d'y mêler de la sciure de bois, la grosse Bonnifacia marchait déjà dessus. Elle a dérapé et s'est retrouvée les quatre fers en l'air, tournée sur le dos comme une tortue, à souffler et à jurer ses grands Dieux, insultant toute la maisonnée. Alors que Vitus, le commis de cuisine, a tenté de la relever, il a basculé sur elle, évidemment, maigre comme il est, il n'avait aucune chance contre cette baleine! Donc, il se retrouve vautré sur elle, à moitié étouffé dans ce qui lui sert de poitrine! Et nous, on en pouvait plus de rire, avec ça... Je te jure, le petit Vitus disparaissait littéralement dans les plis de Bonnifacia! "

Emilia n'écoute plus que d'une oreille distraite... Elle se relève, attrapant sa robe d'intérieur...

"Une jarre d'huile toute entière?"

"Oui Maîtresse, comme je te dis, une jarre d'huile, pas la bonne huile de Sicile hein? Mais celle pour les fritures."

"Tout de même... Convoque cette... Allia dans la cour, veux-tu? Et rassemble les esclaves."

Taïs se mord la lèvre. Quand la Maîtresse rassemble les esclaves dans la cour, c'est toujours pour faire un exemple... Elle hésite, s'apprête à plaider la cause de la petite germaine, mais le regard froid d'Emilia l'arrête tout net. Ca ne sera pas la peine de supplier... Emilia veut du sang.
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

Le temps d'attacher ses cheveux, de les cacher sous un voile de nuit, Emilia se rend dans la cour, où commencent à s'assembler les esclaves, la tête basse et le regard apeuré. Ils savent qu'il ne fait jamais bon s'attirer les foudres de la Maîtresse... Allia n'est pas là, on entend Taïs la héler dans les quartiers des esclaves... Emilia s'impatiente, et fait signe au commis de cuisine :

"Apporte moi le martinet des chiens. Si cette garce me fait attendre, elle y aura droit!"

Le garçon est déjà de retour, quand enfin, Allia paraît, sa tunique froissée, les cheveux défaits, la mine rouge, le souffle court. elle est suivie de près par un Leonides en pagne, la lumière du soir fait brilelr sa peau couverte d'une fine couche de sueur... Ce qu'ils faisaient est une évidence, d'ailleurs, quelques gloussements entendus s'échappent de ci de là de l'assistance. Allia s'arrête à bonne distance de sa Maîtresse, mais Taïs la pousse en avant, exaspérée d'avoir dû la chercher partout.

"Ton nom est bien Allia, femme?"

"Ou...oui Maîtresse."

"Tu es fille aux cuisines."

"Oui Maîtresse."

"C'est donc bien toi qui as renversé une jarre d'huile pleine ce matin?"

Allia blêmit, et secoue la tête :

"J'ai pas fait exprès, Maîtresse, je le jure!"

"Cesse de pleurnicher, et de me rebattre les oreilles de tes excuses idiotes. Tu renverses une jarre d'huile pleine, tu échappes par miracle à une punition, et tu réussis à me faire attendre pendant la moitié d'une rainure de clepsydre quand je te convoque et tout ça le même jour?"

Allia tombe à genoux devant la Domina, lâchant le haut de sa tunique qui glisse et dévoile deux seins ronds et blancs. elle ouvre la bouche pour supplier, quand Emilia reprend :

"Comment oses-tu, femelle lubrique, te présenter devant moi souillée, et débraillée? Où crois-tu que tu te trouves? Dans un bordel de Subure?"

La fille pleure, ses supplications coulent de ses lèvres comme une cascade, inaudibles, et désespérées.

Emilia saisit le martinet que Vitus lui tend, s'approche du tas sanglotant à terre et cingle la fille de quelques coups, qu'elle tente d'esquiver en hurlant.

"Leonides, tiens-là. Tu sembles aimer-ça, profites-en!"

L'Egyptien hésite. Il s'approche, mais ne saisit pas la fille pour la tenir. au contraire il se place entre elle et Emilia, l'air indécis.

Emilia exulte...

"Tu comptes m'empêcher de punir mon esclave, Gladiateur?"

"Euh... Non, Maîtresse, non, mais... elle n'a pas fait grand mal, et..."

"Elle est sale, dévergondée, et elle casse mes affaires!"

"Ca oui, elle a cassé la jarre, mais pour ce qui est de la dévergonder, c'est...c'est plutôt moi le fautif, Maîtresse..."

Emilia mord sa lèvre pour cacher un sourire victorieux. Elle inspire à fond, et recule d'un pas, abaissant le martinet.

"Tu n'as pas tort... Esclave." elle appuie sur ce mot, pour bien lui rappeler sa condition. "En ce cas, tu recevras le châtiment à sa place."

L'homme hoche la tête.

"Oui Maîtresse."

Comme si quelques coups de martinet allaient lui faire peur... L'assurance se lit sur le visage du gaillard, il se tient bien droit, dans l'attente des coups. Mais les autres esclaves, les hommes, grimacent... Ils savent, eux, ce qui l'attend. La Maîtresse a une façon bien à elle de manier le fouet.
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

"Les mains sur la tête, esclave."

Il cille, un peu surpris. Mais bon, si elle a envie de lui frotter les flancs avec son joujou, pourquoi pas? Il se campe bien droit, les jambes un peu écartées, on n'est pas dans la Légion hein? Il lève les bras et les replie sur la nuque, inspirant tranquillement et régulièrement, prêt à encaisser les coups dans les côtes, et sur le dos.
Elle, elle vise plus bas, directement entre les jambes, et le geste du bras et du poignet, sec, prouve qu'elle maîtrise cette technique à la perfection. Elle frappe pour faire mal. Et il a mal : il se plie en deux, respiration ou pas, et il semble sincèrement surpris d'un geste aussi vicieux de la part d'une femme du monde comme elle... Il grogne, mais il faut reconnaître qu'il ne gémit même pas.

Elle le nargue un peu, quand même :

"Alors, déjà las de tes élans secourables, esclave? tu veux qu'elle reprenne ta place?"

Il secoue la tête, sans un mot, et reprend la position, avec un air presque bravache. Elle n'en attendait pas moins, et prend tout son temps avant de placer le second coup, au moins aussi vicieux que le premier. Il est prêt cette fois et encaisse un peu mieux, mais elle ne le laisse pas reprendre son souffle, les coups se mettent à pleuvoir comme des scories sur Pompéi! Au bout du huitoème ou du neuvième il s'effondre à genoux, les mains sur son pagne, la tête basse.

Elle se détourne de lui, et montre la fille qui s'est cachée derrière les jambes de Taïs :

"Attachez la dans la cour là où est sa place, à la chaîne avec les chiens. Et Taïs, tu la priveras de nourriture pour les deux jours à venir."

Emilia se fait volte-face, pour retourner à ses appartements, mais au passage, elle fait signe à ses gardes du corps :

"Mellus, Catano, Embarquez moi l'autre égyptien là... J'en ai pas fini avec lui!"
S comme

Re: mes Sadèmes

Message par S comme »

Woaw...
DeLsEp9

Re: mes Sadèmes

Message par DeLsEp9 »

J'adore toujours

tu as un style que tu maitrise bien.

:jap:
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

De fait, Emilia ne rentre pas directement dans ses quartiers, mais dans une pièce attenante au bureau de son mari, où elle-même travaille parfois, à tenir les comptes ou à écrire des courriers. Les deux gardes et l'esclave, encore un peu blême, il faut dire, la suivent.
Elle fouille dans un coffre posé au sol dans le petit réduit sans lumière, et en sort un long fouet de cuir, visiblement ancien et qui a servi... Elle le pose négligemment à côté du coffre, et se repenche pour continuer ses recherches. Enfin, elle tire un petit sachet de tissu râpé du conteneur, et l'ouvre. Dedans, une sorte d'étui en cuir...

"Tenez-lui les bras. Et toi, écarte les jambes, que j'ai accès à tes bijoux de famille... Si tu crois que je vais te laisser mettre en cloque la moitié de mes esclaves, tu t'es fourré le doigt dans l'oeil. J'ai pas que ça à faire de surveiller un élevage. Je te ferais bien couper les couilles, mais ça te rendrais flasque et gras... Je préfère prendre des mesures moins définitives."

Sur ces entrefaites arrive Taïs, un peu essoufflée.

"La fille est attachée dans la cour avec les chiens Maitresse, comme tu l'as ordonné."

"Bien. Tu tombes bien..."

Emilia tend à Taïs l'objet qu'elle vient de sortir du sachet de tissu. Taïs l'observe, et ne peut empêcher un rictus ironique :

"Ca, ça va le calmer, Maîtresse..."

La gouvernante entoure le sexe encore douloureux de l'étui et le serre, à l'aide d'un lacet de cuir qui court sur toute la longueur de l'objet. Enfin, des lanières viennent soutenir l'étui, pour qu'il ne glisse pas, à la base de la hampe et autour des bourses, à leur racine. Enfin, la Domina ajuste sans aucune délicatesse et sans aucune considération pour les grimaces de l'esclave, deux lanières supplémentaires, qui compriment le gland de son sexe circoncis, comme le sont souvent ceux des égyptiens.

"Voilà, avec ça tu auras du mal à sauter sur la première esclave qui passe sous ton nez en roulant du popotin."

Un crochet de métal vient finir l'ouvrage, glissé dans un anneau sous le sexe, et dans la lanière qui entoure les bourses, il attache littéralement le pénis vers le bas, et la sensation semble être tout sauf agréable pour l'homme, qui grimace, mais ne dit rien. En fait, il a déjà vu ce dispositif plus d'une fois... Tellius s'en servait pour punir les gladiateurs inefficaces, et leur attirer les quolibets des spectateurs.

Emilia se détourne, et sort, non sans lancer :

"Ramenez-le au quartier des esclaves. Et fermez la porte de sa cellule à clef."

Elle s'en va, et alors qu'elle arrive devant la fontaine de l'atrium, elle se lave les mains et se passe de l'eau sur le visage, la mine dégoûtée.
Supprimé

Re: mes Sadèmes

Message par Supprimé »

Purée pas mal de dompté les hommes comme ça :cinglé:
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

[aparté, encore, je reprendrai à nouveau Domina plus tard]


Pas convaincus?

Décathlon, à fond la déconnade... Au rayon équitation, on cause fringues pour enfants (ya des très chouettes polos! bon, okay, okay, pas de pub... mais n'empêche...) et on s'arrête, devant les cravaches. Pas convaincus... C'est pas beau, plastoque, rose ou bleu... M'enfin c'est que les premiers prix pour enfants ça... Un peu plus loin ya mieux! Je flashe grave sur le stick de dressage, tige de plus d'un mètre de long, avec une très petite partie ficelle au bout, nouée...Il râle : "c'est trop grand!"

Et lui, pas convaincu qu'il était, il saisit une jolie cravache à embout bien large, sorte de triangle de cuir plié en deux, épais, brut. Le manche est orné d'une lanière de cuir clair enroulée sur un fond plus sombre, la partie qu'on tient dans la main est en métal argenté. Il a un sourire un peu niais, surpris de trouver un truc qui lui plaise. Il ne la lâchera plus que pour la mettre dans la voiture.

Plus tard.

on est rentrés, on a traîné, pour ranger les courses, pour manger, il est tard. Mais quand j'appelle mon ex, il me dit que mon fils dort encore, qu'on devrait passer le chercher plus tard, je suis soulagée, mère indigne que je suis... Ca nous laisse du temps, pour nous amuser un peu. Je m'occupe un peu de lui, et vice-versa, enfin, surtout vices en fait. Soudain, il me fait :

"Passe moi ma cravache"

Je maugrée que j'ai pas envie, que je suis fatiguée, mais je ricane intérieurement de sa façon de s'approprier l'achat, ce "ma" cravache...

"Passe moi ma cravache je t'ai dit!"

Claque sur la fesse, bien dure, il frappe pour faire mal, pas pour me faire plaisir... Je me tourne, je la lui passe... La pas convaincue, cette fois, c'est moi...

"Je vais zébrer ton dos et tes fesses!"

Mon dos? Ah mais non, merde! Je porte ma robe dos nu, là, j'vais pas pouvoir la remettre...fait suer... fait envie aussi...

"Je vais devoir me changer après... j'pourrai pas reporter ma robe"

"Tant pis pour toi, c'est pas mon problème."

"gnagnagna..."

Vlan. Bobo? Euh...non, en fait, ça va, il est prudent. Mais il a du mal à trouver un angle. Il me fait me tourner, je suis allongée sur le ventre en travers du lit, il est debout derrière moi, et me frappe, un coup un peu fort me fait râler qu'il pourrait quand même y aller plus doucement. Il fait danser la cravache avec délicatesse, tendrement, ça chauffe, sans réellement faire mal, c'est étonnamment intéressant... Il frappe mon dos, mes épaules, ça fait même moins mal encore que les fesses, j'aurais pas cru... Le dos chez moi c'est no way, en général, c'est la zone interdite... Pourtant là, j'aime... Il glisse la cravache entre mes cuisses, agace mon sexe avec l'embout, je me tends vers lui, j'aimerais qu'il frappe l'intérieur de mes cuisses, mais j'ose pas demander... Pas que je le craigne mais j'ai pas envie de briser le silence de ce moment... Il s'arrête, un instant et demande :

"Ca va?"

"Oui, j'aime. Tu peux y aller plus fort"

"T'es sûre?"

"Ben oui, si je te le dis..."

Il passe de l'autre côté du lit, face à moi, et cette fois, il frappe bien plus fort. J'ai pas compté les coups mais je sais qu'il n'a pas dû en porter plus de 10 avant que je fasse "aïe" d'une façon qui entre nous signifie "arrête" : c'est intense, ça cuit, et quelque chose d'autre monte du creux de mon estomac, une sorte de boule, dure... Je pense que j'aurais sans doute pu supporter quelques coups de plus, mais... je réalise qu'en fait, j'avais peur. J'avais la trouille, j'étais tendue, et là, d'un coup, je me rends compte que non seulement j'ai supporté sans problème, mais qu'en prime j'ai vraiment aimé, je me sens submergée par le reflux des émotions, des larmes aux yeux, c'est irrépressible, je lâche un sanglot ou deux. Il demande si j'ai eu trop mal, j'explique :

"non, j'avais la trouille, mais en fait, ça va."

"T'as de sacrées marques, c'est marrant."

Evidemment, il me prend en photo, je soupire, il va encore me faire remarquer en riant que je vais avoir des trucs rigolos à montrer aux copains sur mon forum... Gnagnagna!

M'en fous! J'ai pris son dos à lui en photo aussi, quelques minutes plus tard, après m'être amusée à dessiner des ptits triangles de cravache en arc de cercle sur ses épaules. Et toc!
cLEg7

Re: mes Sadèmes

Message par cLEg7 »

Totalement mordus.

Son ex fait chier. Elle sait pas ce qu'elle veut, fait risette à midi pour faire la gueule le soir, et lui, il ne sait plus sur quel pied danser. Il a dormi un peu, mais ça le perturbe encore, il traîne, allongé au lit, l'air morose. Je tente de le dérider : avant la sieste, il a eu droit à la turlute du siècle, et visiblement ça lui a plu. Il réclame :

"Encore"

J'ai pas envie de lui faire ce plaisir, là, tout de suite. Sans doute parce qu'il réclame et que je ne suis pas en mode obéissante. Je commence néanmoins à léchouiller son téton puis à le mordre, un peu. Tiens... le mordre, ça ça me fait envie. Je joue des doigts, de la langue, des dents, comme le chat qui attendrit sa proie avant de la bouffer. Il a fermé les yeux et soupire, se contracte un peu, sous mes coups de dents encore joueurs. Je joue comme ça un moment, je lui murmure à l'oreille combien j'aime quand il bande, et deux trois autres cochonneries du genre, qui le font rire. Je mords son épaule, un peu plus fort, son cou, j'attrape ses cheveux... Il n'a pas envie de se laisser faire, il se penche et mord mon bras, ça fait mal mais bizarrement, ça ne me gêne pas. Hé! C'est moi qui suis en mode sadique, là! Oh!

"Tu te venges?"

"Nan, chais pas, j'avais envie..."

Je regarde mon bras, la marque de ses dents est profonde, et restera sans doute quelques jours... Marre, j'ai tout le temps des bleus là quand je le quitte, il me mord toujours au même endroit...

"T'aurais pas dû faire ça... T'aurais vraiment pas dû"

Cette fois, c'est plus pour de rire! Je l'attrape, entre les cuisses, je me penche, ma langue va le fouiller, je sais qu'il adore ça, ma langue contre son sexe, dans tous les creux possibles de son anatomie. Il se laisse faire, inconscient du danger? Conscient, sans doute, mais trop excité pour avoir peur. Mes dents tranchent dans le vif : l'intérieur de la cuisse, puis la peau des bourses, mais ça ne me suffit plus...Je veux de la chair.

"Tourne toi!"

Il a eu mal, je l'ai senti tressaillir. Mais il obéit quand même : il a trop envie pour se formaliser de la douleur, sans doute.

Je lèche, je flatte de la main, je mords, je lèche... J'alterne avec délice les coups de langue, et de dents sur ses fesses. Je porte même un coup plus fort du plat de la main, alors qu'il a remonté les jambes pour s'offrir un peu plus, il lâche un grognement indistinct, mais ne râle même pas. Pourtant, j'ai raté ses couilles à un cheveu! Je le mords plus fort, une fois ou deux, je jubile, mes ongles, courts, mais quand même coupants, lacèrent ses flancs, ses cuisses, il marque tellement vite j'ai peur d'y aller trop fort... Je vais chercher la cravache, sa cravache, la courte, avec le bout large, l'autre ne rentre pas dans ma valise, j'ai dû la laisser chez moi. Je ne porte que des coups très légers, pour souligner une caresse, ou avant de lécher sa peau, j'ai envie de jouer les contrastes, chaud, froid, dur, doux, douleur, plaisir... Bon, là, j'y suis allée un peu plus fort, une marque rectangulaire flamboie dans le creux de sa fesses gauche... Oups... Je ricane, il n'a rien dit!
Je le branle, mais au fond je m'occupe surtout de déverser sur lui ma pulsion : lui faire mal, planter mes dents, sentir le goût de sa peau, plus fort... Je le prends dans ma bouche et le mordille, il se rétracte un peu, et je le sens hésiter, prudent, mais offert quand même, je le regarde dans les yeux, alors que je viens griffer son sexe de mes incisives :

"Tu as peur?"

"Ouais, un peu quand même..."

"Tu as confiance en moi?"

"Oui."

Ca me suffit, soudain... Je me sens mollir, je ne sais pas pourquoi, mais d'un coup, le jeu me lasse, je fatigue, peut-être, ou je me freine... Pas envie d'aller plus loin pour qu'il me dise stop, en fait. D'ailleurs, il semble se lasser aussi : Il m'attrape, me pousse, s'installe sur moi, au dessus de moi... Baston!

Je me débats, je le griffe, il se caresse, et me gifle, gentiment.

Je scrute ses yeux, et ma main s'écrase sur sa joue, ça claque. Je sais qu'il va me la rendre, mais j'ai pas envie de céder si facilement.

Il me la rend...c'était couru... Et ça fait mal, la vache... Il a la main lourde, quand il veut. Je cède un peu de terrain, il est proche de la jouissance, je caresse son dos, puis, je le griffe, encore, et encore, je lèche son ventre, mordille sa chair... Alors qu'il jouit, j'enfonce mes ongles dans sa peau...
DeLsEp9

Re: mes Sadèmes

Message par DeLsEp9 »

Les mots,


pour un ressenti sans fioriture.

Une vision claire de soit.
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